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Edito du Yoga Journal N°24, spécial Ayurvéda

Tout à feu !

Foyer. Un seul mot et tellement de significations. C’est tout autant l’endroit où vit la famille que le lieu où vivent ceux qui n’en ont pas. C’est aussi le siège principal d’une infection qui, devenue virale, empêcherait de profiter de la convivialité du foyer au théâtre. Et le foyer, c’est à la fois le lieu où l’on fait le feu que le feu lui-même.

Par Julien Levy, rédacteur en chef et formateur d’enseignants de yoga

Domestiqué aux origines de l’humanité, le feu a marqué le début de la civilisation. Il symbolise tout autant le sacré, la chaleur (humaine, aussi), la transformation, que la destruction. Mais le feu, c’est aussi la santé, l’énergie. Dans l’ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne, on considère que toutes les maladies sont issues d’un mauvais fonctionnement du feu digestif : incendiaire ou éteint. Entre les deux, se trouve l’équilibre des flammes saines qui digèrent et transforment. Les médecins ayurvédiques parlent d’agni, pour désigner le feu digestif. Chevauchant un bélier, Agni est une divinité majeure de la mythologie indienne. C’est par son intermédiaire que les offrandes sont transmises aux dieux lors des cérémonies du feu. Jetées aux flammes en même temps que tout ce dont on veut se libérer ou ce que l’on souhaite voir se manifester dans notre vie, elles sont brûlées, transformées, avant de s’envoler en fumée vers les cieux. À la fin de la cérémonie, seules subsistent les cendres sacrées (vibhuti, le nom donné au troisième chapitre des Yoga-Sutras) qui, traditionnellement, étaient étalées sur le corps pour se couvrir des bienfaits de la cérémonie du feu.

Ces rituels ancestraux sont à l’origine de nos pratiques de yoga actuelles, a minima d’un point de vue symbolique.

Ne sommes-nous pas invités à cultiver tapas, la discipline de vie, sous la forme d’un « désir ardent » de dérouler notre tapis chaque jour ? Tapis sur lequel nous pratiquons des Salutations au Soleil (Surya, comparse d’Agni). Qui, dans la posture du Guerrier maintenue, n’a jamais senti ses cuisses en feu ? Un exercice respiratoire tel que Bhastrika, la respiration du soufflet, ne permet-elle pas d’entretenir notre feu intérieur ? Le feu n’est-il pas l’élément de Manipura, le chakra du plexus solaire, sur lequel nous pouvons méditer pour apaiser les flammes de notre ego ? Il existe une multitude de pratiques yogiques liées au feu. Et parfois, pour transformer ce qui nous encombre, nous inquiète, nous fait peur, il suffit d’une étincelle. Pour voir grandir la flamme dans nos yeux.

Magazine à retrouver sur www.boutiqueyogi.com ou en réseau de presse, supermarchés, hypermarchés, magasins Relay, en France, Belgique, Suisse ou Luxembourg.

© photo Blandine Soulage

Très belle journée, Namasté

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