L’éclairage de Boris Tatzky
Enseignant et formateur de yoga
Quel est le but poursuivi par la pratique des postures du Hatha Yoga ? En premier lieu, équilibrer le corps et les énergies vitales dans un cheminement bien ajusté. Cependant, les textes normatifs du Hatha Yoga, notamment l’ouvrage médiéval de la Hatha-Yoga-Pradîpikâ, prônent également une finalité de profonde stabilité physique et psychique.
À la suite d’un parcours précis et progressif, cette stabilité se concrétise dans le choix d’une posture assise parfaitement immobile, en repos mental et en bien-être intérieur. Cette assise est le fruit de toutes les postures qui l’ont précédée au cours de la séance.
Alors, nous dit ce texte, la pratique peut entrer dans une autre dimension, le contrôle du souffle, qui prépare à la méditation, ouvrant à l’essentiel.
« Et maintenant, lorsque la posture assise est fermement établie, le yogi, maître de lui-même, prenant une alimentation salutaire et modérée, doit se consacrer au Prânâyâma selon la voie enseignée par son instructeur. Hatha Yoga Pradîpikâ, II-1
Le terme sanskrit « prânâyâma » peut s’analyser ainsi :
Prâna : les souffles, l’énergie vitale, l’absorption haute du souffle ;
Yâma : la régulation, le contrôle ;
Ayâma : l’absence de contrôle, l’état naturel.
Prânâyâma : la libération de l’énergie vitale par la régulation du souffle.
Cette régulation respiratoire prend naissance dans l’assise. Elle a pour objectif de développer la concentration et de calmer profondément l’activité mentale afin de créer les conditions de la méditation. Comme l’indique le texte, l’exercice du souffle doit s’effectuer accompagné de son professeur ; la pédagogie doit être particulièrement progressive et adaptée à la personne.
Le Hatha Yoga a développé une véritable science du souffle, unique en son genre et établissant plusieurs techniques dans les contrôles respiratoires, chacune ayant des objectifs et des effets spécifiques. L’initiation s’accomplit souvent avec un prânâyâma nommé « Ujjâyin ». Ce nom a une symbolique intéressante. Il signifie « le victorieux » et désigne ainsi une respiration sonore amenant à une triple victoire pour le pratiquant :
-1-Grâce à l’attention constante portée sur le son du souffle, il y a un accroissement de la capacité d’intériorité et de concentration.
-2-Par la concentration et par l’allongement du mouvement du souffle, il y a l’acquisition d’un plus grand discernement intérieur.
-3-Selon le texte de la Hatha Yoga Pradîpikâ, l’allongement du souffle possède la vertu d’améliorer la vitalité et de proroger la longévité de la personne.
Technique : ce prânâyâma est très célèbre. Il existe plusieurs modalités de sa pratique.
Dossier complet à retrouver dans votre Yoga Journal N°8 :
© photo Istock
Très belle journée, Namasté
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Denis Billo
Beaucoup de textes traditionnels du Yoga (Upanishad, La Centurie de Goraksa, Vijnana Bhairava Tantra) parlent d’allonger le souffle jusqu’au non souffle ou encore la “tenue parfaite”.
Cela parait un peu étrange, pour autant pour ceux qui font un véritable travail sur le pranayama c’est vraiment une étape qui est accessible et la première porte d’entrée à la profondeur.