L’éclairage de Boris Tatzky
Le but du yoga – la réalisation de la pleine conscience –, et le moyen pour l’atteindre – une discipline pédagogique progressive – sont indissociables. Voici quelques éléments pour ajuster l’enseignement afin de cheminer sereinement vers l’état de yoga.
Par Boris Tatzky
Parmi les méthodes de yoga connues en Occident, beaucoup proviennent de l’enseignement du célèbre professeur T. Krishnamacharya de Madras (Chennai). Au début du XXe siècle, il a commencé à transmettre son immense connaissance de la tradition du yoga et de l’ayurvéda à B.K.S. Iyengar, à K. Pattabhi Jois et, bien sûr, à son fils T.K.V. Desikachar. Il connaissait parfaitement le sanskrit, j’ai eu le privilège de l’entendre à Madras faire un long discours en sanskrit. À 93 ans, il avait parlé debout pendant deux heures. Il insistait pour que nous comprenions que dans la pratique, le moyen et le but sont indissociables. Le yoga propose à la fois un but, la réalisation de la pleine conscience, libre des conditionnements et à la fois le moyen de parvenir à cette réalisation par une discipline pédagogique progressive. Certes, le but à atteindre ne varie pas, il est identique pour tous les êtres : une conscience fulgurante et globalisante, mais ce qui importe surtout, c’est la mise en pratique personnelle des moyens permettant de créer les conditions favorables à l’émergence de cette conscience.
Enseignements appropriés
- Krishnamacharya affirmait que pour être véritablement efficace, la pratique doit tenir compte de la réalité du pratiquant sur les plans physique, mental, spirituel, et également de son environnement. C’est le rôle du professeur de proposer à son élève les enseignements les plus appropriés, c’est la responsabilité de l’élève de les ajuster avec intelligence.